Aristote (384-322 Av.J.-C.)

Résumé

Aristote propose d’étudier la poésie en analysant ses parties constitutives et en tirant ensuite des conclusions générales. La partie de la poétique quisurvive discute principalement de la tragédie et de la poésie épique. Nous savons Quearistotle a également écrit un traité sur la comédie qui a été perdu. Il définit la poésie comme l’utilisation mimétique, ou imitative, du langage, du rythme et de l’harmonie, séparément ou en combinaison. La poésie est mimétique en ce queil crée une représentation d’objets et d’événements dans le monde, contrairement à la philosophie, par exemple, qui présente des idées. Les humains sont naturellement dessinés à l’imitation, et donc la poésie a une forte attraction sur nous. Cela peut également être un excellent dispositif d’apprentissage, car nous pouvons observer froidement des images de choses comme des cadavres et des animaux dégoûtants lorsque la vraie chose nous dérangerait.

Aristote identifie la tragédie comme la version la plus raffinée de la poésie traitant de questions nobles et la comédie comme la version la plus raffinée de la poésie traitant de questions fondamentales. Il retrace une histoire brève et spéculative de la tragédie telle qu’elle a évolué à partir des hymnes dithyrambiques à la louange du dieu Dionysos. Les dithyrambes étaient chantées par un grand chœur, parfois avec un narrateur. Eschyle a inventé la tragédie en amenantun deuxième acteur en dialogue avec le narrateur. Sophocle a innové plus loin en introduisant un troisième acteur, et peu à peu la tragédie s’est déplacée vers sa forme dramatique contemporaine.

Aristote définit la tragédie selon sept caractéristiques:(1) il est mimétique, (2) il est sérieux, (3) il raconte une histoire complète d’une longueur appropriée, (4) il contient le rythme et l’harmonie, (5) le rythme et l’harmonie se produisent dans différentes combinaisons dans différentes parties de la tragédie, (6) il est joué plutôt que raconté, et (7) il suscite des sentiments de pitié et de peur, puis purge ces sentiments par catharsis. Une tragédie se compose de six composants, qui sont énumérés ici dans l’ordre du plus important au moins important: intrigue, personnage, pensée, diction, mélodie et spectacle.

Une intrigue bien formée doit avoir un début, qui n’est pas une conséquence nécessaire d’une action antérieure; un milieu, qui suit logiquement depuis le début; et une fin, qui suit logiquement depuis le milieu et à partir de laquelle aucune autre action ne suit nécessairement. L’intrigue doit être unifiée, ce qui signifie que chaque élément de l’intrigue doit être lié au reste de l’intrigue, sans laisser de limites lâches. Ce type d’unité permet à la tragédie d’exprimer des thèmes universelsavec puissance, ce qui la rend supérieure à l’histoire, qui ne peut parler que d’événements particuliers. Les intrigues épisodiques sont mauvaises car il n’y a pas de nécessité à la séquence des événements. Le meilleur type d’intrigue contientdes surprises, mais des surprises qui, rétrospectivement, s’intègrent logiquement dans la séquence des événements. Les meilleures surprises sont amenées par peripeteia, ou renversement de fortune, et anagnorisis, ou découverte. Une bonne intrigue progresse comme un nœud qui est attaché avec une complexité de plus en plus grande jusqu’au moment de la péripétie, à quel point le nœud est progressivement délié jusqu’à ce qu’il atteigne une conclusion complètement non nouée.

Pour qu’une tragédie suscite la pitié et la peur, il faut observerun héros relativement noble allant du bonheur à la misère comme résultat d’une erreur de la part du héros. Notre pitié et notre peur sont les plus inquiétantes lorsque ce sont les membres de la famille qui se font du mal les uns aux autres plutôt que les ennemis ou les étrangers. Dans le meilleur type d’intrigue, un personnage évite souvent de tuer un membre de la famille sans le vouloir grâce à une anagnorisis qui révèle le lien familial. Le héros doit avoir de bonnes qualités appropriées à son poste et doit être dépeint de manière réaliste et cohérente. Puisque le personnage du héros et l’intrigue doivent avoir une cohérence logique, Aristote conclut que le déliement de l’intrigue doit suivre comme une conséquence nécessaire de l’intrigue etpas d’artifice scénique, comme un deus ex machina (une machine utilisée dans certaines pièces, dans laquelle un acteur jouant l’un des dieux était descendu sur la scène à la fin).

Aristote discute de la pensée et de la diction, puis se déplace pour aborder la poésie épique. Alors que la tragédie consiste en des actions présentées sous une forme dramatique, la poésie épique consiste en des vers présentés sous une forme narrative. La tragédie et la poésie épique ont de nombreuses qualités communes, le plus notablementl’unité de l’intrigue et le sujet similaire. Cependant, la poésie épiquepeut être plus longue que la tragédie, et parce qu’elle n’est pas jouée, elle peut traiter d’une action plus fantastique avec une portée beaucoup plus large. Par contraste, la tragédie peut être plus ciblée et profite desdispositifs de la musique et du spectacle. La poésie épique et la tragédie sont égalementécrit à différents mètres. Après avoir défendu la poésie contre les charges qu’elle traite d’événements improbables ou impossibles, Aristote conclut en pesant la tragédie contre la poésie épique et en déterminant que la tragédie est sur l’ensemble supérieure.



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