Efficacité de la pénicilline pour la douleur dentaire sans infection manifeste
Objectifs: La douleur dentaire est un symptôme courant dans le cadre des soins de courte durée. Même en l’absence d’infection manifeste, de nombreux médecins prescrivent régulièrement des antibiotiques tels que la pénicilline. Les auteurs ont cherché à tester l’hypothèse selon laquelle la pénicilline n’est ni nécessaire ni bénéfique dans le traitement des douleurs dentaires indifférenciées sans infection manifeste.
Méthodes: Cet essai prospectif, randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo a été mené dans un hôpital universitaire urbain avec environ 105 000 visites aux urgences par an. Un échantillon pratique de patients adultes du service d’urgence présentant des douleurs dentaires et aucune infection cliniquement manifeste a été randomisé pour recevoir de la pénicilline ou un placebo. Une évaluation structurée a été réalisée lors de l’inscription et à nouveau lors d’une visite de suivi de 5 à 7 jours. La principale mesure des résultats était la preuve d’une infection dentaire manifeste lors de la visite de suivi de 5 à 7 jours.
Résultats: Un total de 195 patients ont été inscrits. Quatre-vingt-dix-huit (50%) ont été randomisés pour recevoir un traitement à la pénicilline. Un total de 125 patients (64%) ont été suivis. Les données sur les résultats ont été identifiées pour neuf patients supplémentaires de l’étude, qui sont retournés à la clinique dentaire ou au service des urgences en dehors de la période de suivi prévue et ont été incluses dans l’analyse finale. Dans l’ensemble, 13 patients sur 134 (9%) ont développé des signes d’infection: six sur 64 (9%) du groupe pénicilline et sept sur 70 (10%) du groupe placebo (p = 0,90). Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes pénicilline et placebo en ce qui concerne les caractéristiques de base, l’observance des médicaments ou les scores de douleur à l’échelle analogique visuelle au moment de l’inscription.
Conclusions: Ces données soutiennent l’hypothèse selon laquelle la pénicilline n’est ni nécessaire ni bénéfique dans le traitement des douleurs dentaires indifférenciées en l’absence d’infection manifeste.