Haydn à la Cour d’Esterházy

Résumé

Parmi les génies musicaux éminents des Lumières, Joseph Haydn (1732-1809) était le seul à avoir, au moins formellement, passé plus des trois quarts d’une vie productive couvrant plus de cinq décennies en tant que musicien dans une famille noble. Ainsi, on pourrait l’appeler un  » musicien de cour », un maître de chapelle servant dans une cour provinciale en dehors de Vienne. Ce statut courtois était cependant anachronique si l’on considère le rôle joué par le compositeur dans le développement général de la musique européenne — car, au plus tard des années 1780 jusqu’au début du siècle, Haydn fut probablement le contributeur le plus influent et le plus individuel à la formation du style de musique instrumentale: et ce à une époque où les éditeurs et les musiciens de Paris, Amsterdam, Londres et ailleurs disposaient encore de peu d’informations fiables sur lui ou sur ses activités. Pourquoi, alors, a-t-il continué dans cette position désuète jusqu’à la fin de sa vie? A-t-il peut-être consciemment mené une double vie et, de la sûreté et de la sécurité financière d’un statut de musicien de cour, après un temps de travail presque exclusivement pour la consommation extérieure? En outre, comment Haydn, vivant la majeure partie de l’année en province (à Eisenstadt ou à Eszterháza), coupé même de Vienne, pourrait-il exercer une influence plus durable sur le public (et en partie aussi sur les compositeurs) des centres musicaux européens que les principaux compositeurs qui y résidaient?



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