: que demandons-nous aux patients d’abandonner?

Contexte: Bien que la liste des indications possibles pour les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) continue de s’allonger, de nombreux psychiatres hésitent encore à prescrire des IMAO, citant des préoccupations concernant les interdictions alimentaires et les réactions hypertensives. Les données sur la fréquence de consommation d’aliments, de boissons et de médicaments interdits par les patients psychiatriques pendant l’utilisation de l’IMAO manquent.

Méthode: Nous avons mené une enquête auprès de 139 patients psychiatriques admis soit dans une unité hospitalière spécialisée dans le traitement des troubles de l’humeur, soit dans une clinique ambulatoire spécialisée dans le traitement de la phobie sociale. Au moment de l’inclusion, les patients n’étaient pas traités avec des IMAO, bien qu’ils aient pu recevoir un tel traitement par la suite. Tous les patients ont rempli un questionnaire d’auto-évaluation créé pour cette étude afin de déterminer leur consommation d’aliments, de boissons et de médicaments fréquemment trouvés sur les listes de régimes AMAO. Des informations démographiques et diagnostiques ont également été enregistrées.

Résultats : Les produits à haut risque les plus fréquemment utilisés étaient les fromages à pâte dure. Quatre-vingt-dix pour cent des patients ont déclaré une consommation quotidienne ou hebdomadaire de certains aliments contenant du fromage, tandis que moins de 1% des patients ont déclaré ne jamais manger de fromage à pâte dure. Des produits à base de levure, des saucisses sèches, du corned-beef, des fèves, de la choucroute et de la bière ont été utilisés au moins une fois par mois par plus de 50% des patients. Parmi les aliments à risque intermédiaire, le chocolat était le plus fréquemment consommé, près de 30% des patients mangeant du chocolat tous les jours. Plus de 40% des patients ont déclaré avoir utilisé des préparations froides en vente libre sur une base mensuelle.

Conclusion: Une grande variété d’aliments contenant de la tyramine et de médicaments contre-indiqués étaient couramment utilisés par nos patients avant l’évaluation d’une éventuelle pharmacothérapie de l’IMAO. Le nombre et la diversité des produits fréquemment consommés ne soutiennent pas les recommandations visant à réduire l’ampleur des restrictions dans les régimes d’IMAO. Une évaluation et une éducation diététiques ciblées individuellement sont recommandées pour réduire les risques liés à la prescription d’IMAO.



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