Soutenir la réponse à la COVID-19 en Haïti

Haïti connaît bien le défi. Au cours d’une année donnée, un ménage haïtien typique sera confronté à de multiples chocs — qui peuvent inclure des ouragans, des inondations, des maladies, des décès, du chômage ou toute combinaison de ceux-ci.

Pour les Haïtiens, certains pourraient dire que COVID-19 n’est que la dernière chose. Mais c’est une chose critique.

Avant même la pandémie, près de 59 % de la population haïtienne vivait dans la pauvreté, dont 23,8 % dans l’extrême pauvreté et plus de 60 % dans l’incapacité de répondre aux besoins de base.

De tous les défis auxquels les Haïtiens sont confrontés, les chocs sanitaires pèsent le plus lourd sur les revenus des ménages. Avec un accès limité à l’assurance ou au crédit, de nombreuses familles font face en empruntant de l’argent, en vendant des actifs ou en retirant leurs enfants de l’école. Les pauvres ont encore moins d’options, et faire face à la pandémie peut avoir des impacts négatifs à long terme – réduire leur approvisionnement alimentaire, épuiser leurs économies ou les éloigner de leurs réseaux sociaux.

Au-delà du mandat du PNUE

Depuis 2017, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) travaille en partenariat étroit avec la Direction nationale de la Protection civile d’Haïti, en développant des systèmes d’alerte rapide pour réduire les risques de catastrophe, en particulier dans les petites îles du Sud du pays, mais densément peuplées, exposées à des tempêtes avec des vents de 300 kilomètres par heure.

À proprement parler, la réponse à la pandémie ne fait pas partie du mandat du PNUE d’appuyer le Ministère de l’Environnement d’Haïti. Mais lorsque COVID-19 a frappé, le bureau de Port Salut savait qu’il devrait s’étendre au-delà de sa portée habituelle.

Une interdiction des activités de travail informel pourrait avoir un impact négatif sur les revenus des ménages. Photo de: UNEP Haïti
Une interdiction des activités de travail informel pourrait avoir un impact négatif sur les revenus des ménages. Photo du PNUE Haïti

Jean-Max Milien, responsable de programme du PNUE en Haïti, déclare : « Le COVID-19 a repoussé toutes les limites. Notre capacité d’adaptation – le fait que nous sommes prêts et disposés à faire tout ce qui est nécessaire – n’est pas seulement important pour notre travail. Il sous-tend la relation que nous entretenons avec le peuple haïtien. »

Le PNUE en Haïti a soutenu les institutions nationales dans leurs plans de réponse et de protection, en aidant à intégrer les risques de pandémie – en particulier en ce qui concerne l’assainissement. L’organisation travaille également en étroite collaboration avec les communautés locales, aidant les partenaires à sensibiliser et à mettre en place des mesures d’atténuation.

Les défis uniques d’Haïti

Les restrictions strictes à la circulation et l’adoption généralisée de mesures d’assainissement – la réponse incontournable dans de nombreux autres pays touchés par la COVID-19 – sont moins simples en Haïti.

Avec la majorité des Haïtiens qui gagnent leur vie grâce au travail informel comme la pêche, les services directs ou la vente de rue, une interdiction de telles activités serait non seulement difficile à imposer, mais pourrait également paralyser les revenus des ménages. En fait, selon la Banque mondiale, une réduction de 20% de la consommation des ménages pourrait pousser un million de personnes supplémentaires dans la pauvreté et 2.5 millions dans l’extrême pauvreté.

Dans le même temps, l’accès à l’eau et à l’assainissement est au mieux disparate. Même dans la métropole de Port-au-Prince, par exemple, seulement environ 55% de la population a accès au réseau public d’eau. Et alors que l’accès aux canalisations et autres sources d’eau améliorées augmente pour les 20 premiers ruraux, il diminue pour le reste de la population rurale.

Photo par: PNUE Haïti
Photo par PNUE Haïti

Des interventions simples à fort impact

Le PNUE Haïti et ses partenaires, la Direction de la Protection Civile et de la Pêche Artisanale et Développement Intégré, ont commencé par le simple fait de se laver les mains. Et ce n’était pas seulement l’acte qui était simple.

Les unités de lavage des mains ont été construites à partir de seaux d’huile de cuisson réutilisés, équipés de robinets et de tubes. Un producteur local a installé 1 200 points de lavage des mains tout en formant les membres de la communauté à construire les mêmes types d’unités dans les aires marines protégées de Port-Salut, Saint-Jean-du-Sud et La Cahouane. Les communautés sont maintenant équipées pour étendre l’initiative et remplir les unités de lavage des mains avec de l’eau et de l’eau de Javel au besoin.

Pour encourager leur utilisation, des points de lavage des mains sont situés là où les communautés se rassemblent le plus fréquemment : associations locales, commerces, restaurants, hôtels et routes principales, assurant l’accès même aux plus isolés. Les seaux réutilisés sont également marqués de messages encourageant les gens à se laver les mains et à réduire leur risque d’infection. En avril, un camion équipé d’un son a émis les mêmes messages qu’il se déplaçait tous les jours dans les communautés de l’intérieur et du littoral

Ces interventions simples sont non seulement efficaces et rentables, mais elles font également respecter le devoir de diligence du PNUE – en laissant de l’espace et en n’exposant aucun partenaire ou personne à des risques inutiles lors de la mise en place de la campagne. En outre, en raison de leur petit budget, des fonds supplémentaires subsistent et permettront au PNUE de fournir un soutien supplémentaire, au cas où la maladie atteindrait un pic.



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