Vie et Dignité de la Personne Humaine

Tradition

Lorsque nous ne reconnaissons pas comme partie intégrante de la réalité la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne handicapée – pour ne citer que quelques exemples –, il devient difficile d’entendre le cri de la nature elle-même ; tout est lié. (Pape François, Sur le Soin de Notre Maison commune, n° 117)
Tout comme le commandement « Tu ne tueras pas » fixe une limite claire pour sauvegarder la valeur de la vie humaine, aujourd’hui nous devons aussi dire « tu ne tueras pas » à une économie d’exclusion et d’inégalité. Une telle économie tue. Comment se fait-il qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle lorsqu’un sans-abri âgé meurt d’exposition, mais d’une nouvelle lorsque la bourse perd deux points? C’est un cas d’exclusion. Pouvons-nous continuer à rester là lorsque de la nourriture est jetée pendant que les gens meurent de faim? C’est un cas d’inégalité. Aujourd’hui, tout est soumis aux lois de la concurrence et de la survie des plus aptes, où les puissants se nourrissent des impuissants. En conséquence, des masses de personnes se retrouvent exclues et marginalisées: sans travail, sans possibilités, sans aucun moyen d’évasion. Les êtres humains sont eux-mêmes considérés comme des biens de consommation à utiliser puis à jeter. Nous avons créé une culture du « jeter » qui se répand maintenant. Il ne s’agit plus simplement d’exploitation et d’oppression, mais de quelque chose de nouveau. L’exclusion a en fin de compte à voir avec ce que signifie faire partie de la société dans laquelle nous vivons ; les exclus ne sont plus les dessous de la société, ses marges ou ses privés de droits – ils n’en font même plus partie. Les exclus ne sont pas les « exploités » mais les exclus, les « restes ». (Pape François, La Joie de l’Évangile, non. 153)

La dignité de l’individu et les exigences de la justice exigent, en particulier aujourd’hui, que les choix économiques ne provoquent pas une augmentation excessive et moralement inacceptable des disparités de richesse. (Pape Benoît XVI, La Charité en vérité, n° 32)

Les personnes humaines sont voulues par Dieu ; elles sont empreintes de l’image de Dieu. Leur dignité ne vient pas du travail qu’ils font, mais des personnes qu’ils sont. (Saint Jean-Paul II, la Centième Année, non. 11)

La base de tout ce que l’Église croit sur les dimensions morales de la vie économique est sa vision de la valeur transcendante – le caractère sacré – des êtres humains. La dignité de la personne humaine, réalisée en communauté avec les autres, est le critère par rapport auquel tous les aspects de la vie économique doivent être mesurés.

Tous les êtres humains sont donc des fins à servir par les institutions qui composent l’économie, et non des moyens à exploiter pour des objectifs plus étroitement définis. La personnalité humaine doit être respectée avec une révérence religieuse. Lorsque nous traitons les uns avec les autres, nous devrions le faire avec le sentiment de crainte qui surgit en présence de quelque chose de saint et de sacré. Car c’est ce que sont les êtres humains : nous sommes créés à l’image de Dieu (Gn 1, 27). (Conférence des Évêques catholiques des États-Unis, Justice économique pour tous, n° 28)

Chaque individu, précisément en raison du mystère de la Parole de Dieu qui a été faite chair (cf. Jn 1, 14), est confiée aux soins maternels de l’Église. Par conséquent, toute menace à la dignité et à la vie humaines doit nécessairement être ressentie dans le cœur même de l’Église; elle ne peut que l’affecter au cœur de sa foi en l’Incarnation Rédemptrice du Fils de Dieu, et l’engager dans sa mission d’annoncer l’Évangile de la vie dans le monde entier et à toute créature (cf. Mc 16, 15). (Saint Jean-Paul II, L’Évangile de la Vie, n° 3)

Tel qu’il est explicitement formulé, le précepte « Tu ne tueras pas” est fortement négatif: il indique la limite extrême qui ne peut jamais être dépassée. Implicitement, cependant, il encourage une attitude positive de respect absolu de la vie; elle conduit à la promotion de la vie et à progresser sur le chemin d’un amour qui donne, reçoit et sert. (Saint Jean-Paul II, L’Évangile de la Vie, n° 54)

Cet enseignement repose sur un principe de base: les êtres humains individuels sont le fondement, la cause et la fin de toute institution sociale. C’est nécessairement le cas, car les hommes sont par nature des êtres sociaux. (Saint Jean XXIII, Mère et enseignante, no 219)

Il existe également des inégalités pécheresse qui touchent des millions d’hommes et de femmes. Ceux-ci sont en contradiction ouverte avec l’Évangile: Leur dignité égale en tant que personnes exige que nous nous efforcions d’obtenir des conditions plus justes et plus humaines. La disparité économique et sociale excessive entre les individus et les peuples d’une seule race humaine est une source de scandale et milite contre la justice sociale, l’équité, la dignité humaine, ainsi que la paix sociale et internationale. (Catéchisme de l’Église catholique, no. 1938)

Tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine, comme les conditions de vie sous-humaines, l’emprisonnement arbitraire, la déportation, l’esclavage, la prostitution, la vente de femmes et d’enfants; ainsi que des conditions de travail honteuses, où les hommes sont traités comme de simples outils de profit, plutôt que comme des personnes libres et responsables; toutes ces choses et d’autres de leur genre sont en effet des infamies. Ils empoisonnent la société humaine, mais ils font plus de mal à ceux qui les pratiquent que ceux qui souffrent de la blessure. (Concile Vatican II, L’Église dans le Monde moderne, n° 27)



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